Recette n° 86 :

Soupe à l'ail et aux pommes de terre de mon ami Kurt de Dresde

Mon ami Kurt de Dresde, à qui on vient de fêter ses 96 ans le 21 septembre, m'a livré le secret d'une de ses soupes préférées, la soupe à l'ail et aux pommes de terre ; j'ai essayé de la faire en remplaçant certains ingrédients que je n'avais pas sous la main par d'autres.
Cette soupe est excellente (un extrait du mail de Kurt est donné en observation n°5). Voilà le résultat :

Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 8 grosses pommes de terre
- 8 gousses d'ail
- 2 litres d'eau
- un gros bouquet de persil
- 2 gros oignons jaunes
- une cuiller à soupe de beurre ou de margarine
- 100 g de lard pas trop gras (cf. observation n°2)
- une pincée de marjolaine (cf. observation n°3)
- une pincée de livêche, encore appelé ache des montagnes ou céleri perpétuel (cf. observation n°4)
- sel et poivre selon goût



Préparation :
- mettre l'eau dans une casserole sans la mettre à chauffer tant que les pommes de terre n'y sont pas (sinon cela fait de la colle)
- éplucher les pommes de terre, les débiter en rondelles et les jeter dans l'eau froide au fur et à mesure
- mettre l'eau et les pommes de terre à chauffer à feu vif
- hacher ail et persil et réserver
- hacher les oignons grossièrement et réserver
- faire revenir les oignons à la poêle dans un peu de beurre sans les brûler et réserver
- faire revenir très peu de temps (30 secondes par exemple) ail et persil dans un peu de beurre à la poêle, puis mélanger aux oignons et réserver
- faire revenir le lard sans beurre s'il a assez de gras, puis réserver

- quand les pommes de terre sont cuites, passer au mixer électrique dans l'eau de cuisson, puis saler et poivrer selon goût
- ajouter à la soupe la marjolaine et la livêche et remuer à la cuiller
- ajouter à la soupe ce qu'on a réservé après friture (ail, persil, oignons, lard), puis passer le tout une dernière fois au mixer
- servir immédiatement en petites soupières ou garder au chaud au four à 100C

Observations :
1 - recette exécutée le 9 octobre 2006 à Rennes pour F et moi ; absolument délicieux malgré quelques complications inutiles de ma part (cf. observation n°2 ci-après)
2 - n'ayant pas de lard sous la main, j'ai cru bien faire en remplaçant cette protéine animale par une autre : des eoufs entiers pochés dans l'eau puis mis dans la soupe ; c'est très bon mais aussi très compliqué comme tous les oeufs pochés, et on ne retrouve de toute façon pas le bon goût du lard grillé ; donc je recommande de s'en tenir à la recette de Kurt (il faut que je pense à demander à Kurt comment on traduit en allemand le dicton "le mieux est l'ennemi du bien")



3 - n'ayant pas de de marjolaine sous la main, j'ai mis une pincée de cumin ; c'est bon aussi, mais la prochaine fois j'essaierai de trouver de la marjolaine
4 - la livêche (en allemand "Liebstock-kraut") semble d'utilisation très courante dans la cuisine en Allemagne, contrairement à ce qui se passe en France ; d'ailleurs aucun de mes (nombreux) dictionnaires ne m'a dit ce que signifie Liebstock-kraut en français... ; je me suis souvenu de ce que m'avait dit un autre ami allemand qui était passionné de jardinage : "quand on ne trouve pas le nom d'une plante officinale, il faut passer par le latin" ; or, en latin, la plante en question s'appelle "levisticum officale" ou "ligusticum levisticum" ou "ligusticum paludapifalium" ou "levisticum vulgare" ; il s'agit donc de "livêche" ou "ache des montagnes" ou "céleri perpétuel" ; j'ai donc remplacé par un peu de céleri, mais cela a-t-il le même goût ? Je vais poser la question à Kurt.
5 - Voici un extrait de l'e-mail reçu de Kurt le 11 juillet 2006 dans lequel il me livre le secret de sa recette :

Lieber Freund Jean.
...
Auch das Rezept meiner Kartoffelsuppe schreibe ich erst heute. Du hättest
das in Betracht des Besuchtrubels wohl noch nicht probieren können.
Ein Essen für nur eine Person zubereiten ist - was Menge, Zutaten und Zeit
betreffen - nicht immer eine reine Freude. Die Zubereitung darf mich auch
nicht zu lange Zeit am Herd und drumherum beschäftigen. Denn zum Schluß
wird mir außer den fertigen Gericht auch noch Rückenschmerz beschert.
Leider ist das eine Begleiterscheinung des Alters.

Deshalb entsteht meine K.suppe in einer verkürzten Zubereitung. Kartoffeln
kochen und anschließend suppig machen erspare ich mir und verwende
"Kartoffelsuppe instant". Aufbereitete Kartoffeln, trocken, in der Tüte wer-
den in kochendes Wasser eingerührt, und nach Auflösung dann weggestellt.
Aber im noch heißen Zustand füge ich getrockneten Majoran und Liebstock-
kraut hinzu. Frische Kräuter sind natürlich schmackhafter.
Weitere Geschmacksteigerung der Suppe erreicht man mit gerösteten Zwie-
beln, oder / und gerösteten Speck, sehr zu empfehlen, wer es verträgt.
Leider reagiert mein Magen (oder Galle?) unwillig auf geröstete, fettige Zu-
gaben, deshalb ist ein Verzicht klüger.

Die Knoblauchwurst,eine Brühwurst (keine Würstchen) ist bei uns ein relativ
dickes Objekt,ca. 3cm. Durchmesser. Aus den Kühlschrank entnommen, in
heißen Wasser erwärmen, in Scheiben schneiden, die Dicke wie es Mund
und Zunge beliebt,noch enthäuten, dann ab in die K.suppe.
Für den, dessen Geschmack- und Geruchnerven noch intakt sind, beginnt
nun ein köstlicher Schmaus. hi.

Leider sind die erwähnten Nerven bei mir schon stark gealtert, verschlissen.
Süß, sauer, salzig, fade, das spüre ich noch, aber manches Gericht esse
ich ohne Geschmackempfindung. Nur der Anblick, die Augen sagen mir, wie
das früher mal geschmeckt hat.
Auch ein Tribut an das hohe Alter!
Aber den Göttern aller Religionen sei gedankt, daß ich den Knoblauch-
geschmack und - geruch noch empfinden darf.
...
Kurt